jeudi 19 avril 2012
~ PÉROU DU SUD ~
~ PÉROU DU SUD ~
Samedi 15 août 2009 : nous franchissons en un quart d'heure les frontières bolivienne et péruvienne. Contrairement à ce qui nous a été dit, ces postes frontières se passent sans problème : côté bolivien une affiche incite à dénoncer toute tentative de corruption, et côté péruvien, une autre affiche nous indique que toutes les formalités sont gratuites. Aux deux postes frontières, nous sommes accueillis avec le sourire. De plus, comme l'accès à Copacabana nécessite une traversée en petite barge, il n'y a pas de camions (ils passent par le poste frontière principal en contournant le lac Titicaca), et donc très peu d'attente.
Le Pérou est un pays situé à l'ouest de l'Amérique du Sud. Il possède 2.414 km de côtes. Le climat est tropical à l'est, désertique et sec à l'ouest. Ces déserts côtiers sont provoqués par la présence d'un courant océanique sud-nord, donc froid, qui remonte la côte pacifique en bloquant l'évaporation et la formation de perturbations pluvieuses. Dans les Andes, le climat est tempéré à froid en fonction de l'altitude. Le Huascarán, qui s'élève à 6.768 m, est le point culminant du pays dans la cordillère occidentale.
C'est au Pérou que prend naissance l'un des plus longs fleuves du monde, l'Amazone, qui, avant de pénétrer au Brésil traverse toute la selva péruvienne. Il capte les eaux de tout le versant oriental de la Cordillère des Andes. La population s'élève à environ à 27 millions dont 45 % d'indigènes, 37 % de métis, 15 % de Blancs. L'espagnol et le quechua sont les deux langues officielles du Pérou.
Après une première nuit dans un petit village, nous longeons la partie péruvienne du Titicaca, moins scénique que le côté bolivien, puis nous traversons Puno, avant de reprendre la route vers le nord. A quelques kilomètres de Puno, nous avons la chance d'assister à une répétition d'un groupe folklorique, musique et danse, c'est superbe !
Entre Puno et Arequipa, nous retrouvons avec beaucoup de plaisir ce petit village andin que nous avions tant aimé lors d'un précédent voyage il y a une dizaine d'années ; surnommé le "village rose", ce pueblo nous enchante à nouveau, toujours aussi authentique, et pas (encore) pourri par le tourisme.
Le meilleur exemple en est l'accueil surréaliste que nous recevons lors de notre dîner sur la "Plazza de Armas" : alors que nous installions nos chaises et table de camping sur le trottoir de la place, comme à l'accoutumée, une bonne partie des habitants nous entourent, ébahis par notre véhicule et notre mode de voyage ; plus de 60 personnes sont ainsi autour de nous, et nous posent moult questions, cela en est émouvant. Mais, serions-nous les premiers "overlanders" à venir dans ce village andin ?
Pour la nuit, la police locale nous offre de rester dans la cour, fermée, du commissariat. Le lendemain, nous passons plusieurs heures à visiter ce ravissant village aux maisons en pisé peintes en rose. Ce qui nous frappe dans tous ces villages andins, c'est le mode de transport local : le taxi est remplacé par des pousse-pousse, tricycles et triporteurs, dont certains sont même sonorisés. Nous prenons ensuite la route d'Arequipa, avec un col à 4.600 m, et encore de beaux paysages andins.
Arequipa est la capitale de la région péruvienne du même nom, et la deuxième ville la plus peuplée du pays. La ville est située à plus de 2.300 mètres d'altitude, au pied du volcan Misti, dans les Andes péruviennes. Elle contient en son centre le plus grand couvent du monde, le Monasterio Santa Catalina. La ville moderne fut fondée le 15 août 1540 par Garcí Manuel de Carbajal, un émissaire du conquistador espagnol Francisco Pizarro. Un an plus tard, Charles V d'Espagne l'élève au rang de ville et lui confère les armes qu'elle conserve toujours aujourd'hui. L'arrivée de l'influence espagnole laissa de nombreuses reliques et l'architecture coloniale, ce qui rappelle au visiteur le passé colonial de cette ville, lorsqu'elle était la plus peuplée de l'ensemble du territoire du Pérou.
L'affluence de touristes européens (nous sommes au mois d'août) nous incite à visiter la ville le lendemain, à 6 h du matin, au lever du soleil, ce qui nous permet d'avoir la ville pour nous seuls.
Vers 9 h, alors que nous prenions notre breakfast au bord d'un parc de la ville, nous sommes abordés par Enrique, un péruvien, intrigué par notre voyage. Il a lui-même un Land Cruiser et a l'habitude de voyager. Il nous invite aussitôt à le rejoindre chez lui à l'heure du déjeuner. C'est ainsi que nous arrivons chez lui et son épouse Maria Emilia, dans leur superbe maison du quartier résidentiel d'Arequipa. Non seulement nous partageons leur déjeuner, mais ils nous offrent également une douche chaude qui est la bienvenue après ces 3 jours de route depuis La Paz. Et ce soir, nous sommes invités à "inaugurer" leur hôtel qui ouvrira officiellement dans une dizaine de jours ! Nous ne pouvons que vous recommander ce petit hôtel, dans une ravissante rue du quartier historique : Hôtel PiruWasi – Calle Tacna 218 – Tel : (51) 054 272 702 - Email
Deux jours de piste dans la cordillère des Andes nous mènent à Cusco. Une centaine de kilomètres avant d'arriver dans cette belle ville, la tombée du jour nous amène à bivouaquer à Raqchi, à 3.500 m d'altitude. C'est un site Inca très important, tant religieux qu'administratif, composé d'un bâtiment principal dédié au dieu créateur Wiracocha, et d'habitations bien alignées réservées aux prêtres.
Le site de Raqchi est entouré d'une muraille en pierre de lave avec deux entrées pour le Chemin de l'Inca qui va au Machu Picchu.
Depuis l'époque Inca, un centre de fabrication de céramiques a été créé dans le village autour du site. Toutes les maisons du village sont en adobe, avec des toits en tuiles rondes, ce qui donne un charme fou à ce petit village très touristique dans la journée (mais nous sommes seuls pour la nuit sur la Plazza de Armas).
Nous arrivons le lendemain à Cusco, ville d'altitude (3.400 m) d'une taille modérée, avec environ 300.000 habitants. Cuzco fut la capitale des Incas et a été longtemps un carrefour sur l'axe économique transandin, mais s'est endormie quand l'activité commerciale s'est tournée vers Lima. Cuzco fut la capitale de l'empire Inca (Tawantinsuyu). Avant l'arrivée des conquistadors, la ville était partagée en quatre quartiers, occupés par les Incas et des ressortissants des tribus de leur empire. Les principaux monuments dataient de l'Inca Pachacutec. On peut encore admirer les murs incas originels dans certaines rues de la ville où même le temple du Soleil, Qorikancha, a été de nouveau révélé au monde après le tremblement de terre de 1950.
En effet sur les fondations de ce temple avait été bâti le couvent Santo Domingo, fortement endommagé par le séisme. Après avoir détruit une bonne partie de la ville en 1534, les Espagnols y érigèrent une cathédrale au XVIème siècle. La ville perdit de son importance au profit d'Arequipa, mais la découverte du Machu Picchu en 1911 relança son essor au profit du tourisme. On peut en effet y trouver bon nombre de guides et d'excursions vers le Machu Picchu et la vallée sacrée. La ville, à cette époque de l'année, est remplie de très nombreux touristes, ce qui nous incite, comme nous l'avions fait à Arequipa, à la visiter tranquillement le lendemain, dès 6 h du matin, et avoir ainsi la ville pour nous au lever du soleil. A noter que l'une des spécialités culinaires de Cusco et des Andes péruviennes est le "cuy", cochon d'Inde ou hamster rôti, étonnant. Amateurs de hamsters, prenez garde à vos animaux ! Sur les maisons de la région de Cusco, deux petits taureaux en céramique sont souvent accrochés au faitage du toit, sorte de porte-bonheur pour les récoltes agricoles à venir.
En quittant Cusco, nous filons directement vers le Pacifique. En effet, trop touristique à notre goût (2.500 visiteurs par jour), le Machu Picchu se résumera pour nous à … cette tablette de chocolat !
Nous entamons donc notre retour vers le Pacifique, par une belle route de montagne, qui nous fait encore passer une demi-douzaine de cols à plus de 4.500 m.
Peu avant Abancay, le hasard de l'heure nous fait bivouaquer dans un endroit magique, les "Termas de Cconoc", dans un canyon, au bord d'une rivière, et où une dizaine de "piscines" naturelles d'eaux chaude ou tiède sont à notre disposition, le tout pour la modeste somme de 0,70 € par personne pour 24 heures.
La douceur du temps nous permet de profiter pleinement de cet environnement et de nous laver au chaud. Pour ceux que cela intéresse, l'entrée des Termas, entre Cusco et Abancay est au waypoint : S 13° 32. 910 – W 072° 38.421.
Un peu plus tard, nous avons droit à un moment très touchant lors de notre bivouac quotidien. Nous passons la nuit dans un petit campement d'ouvriers et partageons un café avec eux ; le lendemain matin, la femme de l'un des ouvriers, enceinte, vient nous demander une faveur : l'autorisation d'appeler sa future fille "Gwendolyn", car elle aime énormément ce prénom !
Après trois jours de traversée Est - Ouest de la cordillère, nous voilà enfin au bord du Pacifique. Nous avons passé quasiment un mois et demi entre 3.000 et 4.800 m d'altitude, et nous devons reconnaitre que nous avons eu beaucoup de mal à nous y habituer. Si les maux de tête ont rapidement cessé, la fatigue est restée présente, accompagnée d'une difficulté à respirer, même la nuit au repos. Nous apprécions donc vraiment de retrouver le niveau de la mer.
Notre premier arrêt sera pour le fameux site des "Lignes de Nazca", au milieu du désert qui borde le Pacifique. Découverts en 1926 au Pérou, les géoglyphes de Nazca sont de grandes figures tracées sur le sol, souvent figuratives, parfois longues de plusieurs kilomètres qui se trouvent dans le désert.
Le sol sur lequel ils se dessinent est couvert de cailloux que l'oxyde de fer a colorés en gris. En les ôtant, les Nazcas ont fait apparaître un sol gypseux plus clair, découpant les contours de leurs images. Ces géoglyphes sont le fait de la civilisation Nazca, une culture pré-incaïque du Sud du Pérou qui se développa entre 300 av. J.-C. et 800 de notre ère. Les lignes de Nazca sont inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1994.
À partir de maquettes, les indiens Nazcas réalisaient les ouvrages à grande échelle probablement à l'aide de procédés géométriques simples, tel le carroyage. Ces dessins se sont conservés grâce aux caractéristiques du sol, à la température de surface élevée, et à l'absence quasi-totale de précipitations dans le climat local du plateau.
Elles prennent la forme de singes, d'oiseaux-mouches et de condors où pullulent spirales et ellipses. Imprimés sur la surface de la Pampa, les dessins franchissent les ravins, escaladent les collines sans que leur forme ni la rectitude apparente des lignes en soient affectées. Ces tracés représentent les divinités animales du panthéon religieux des Nazcas. On a déjà dénombré plus de 350 dessins distincts. D'après la mathématicienne allemande Maria Reiche, qui a consacré la majeure partie de sa vie à l'étude archéologique et à la préservation du site, les géoglyphes formeraient un immense calendrier astronomique, dont les lignes pointent vers des étoiles remarquables ou des constellations, mais ce n'est qu'une théorie parmi d'autres. Une tour (sorte de grand échafaudage) permet de prendre de la hauteur et de mieux découvrir les "lignes".
Nous empruntons ensuite la "Panaméricaine", cette route qui longe le Pacifique, du sud Chili (île de Chiloé) à l'Alaska. Avant d'arriver à Lima, nous bivouaquons dans un petit port de pêche, Paracas, encore authentique, bien que touristique. Une fois de plus, nous sommes "hébergés" par la police, qui nous autorise à stationner pour la nuit devant le commissariat.
Jeudi 27 août : nous arrivons à Lima, capitale du Pérou. Sur le conseil d'Enrique, qui nous avait reçus à Arequipa, nous nous sommes inscrits sur un forum péruvien de 4x4 Toyota. C'est ainsi que nous avons déjà quelques contacts, et le jeudi soir étant le jour de leur réunion hebdomadaire, nous y retrouvons une douzaine de "Toyoteros" de Lima, dont Peter, le créateur du club, qui nous invite chez lui.
Et une fois de plus, nous voilà hébergés chez lui et son épouse Mily, dans un lotissement gardé, à une dizaine de kilomètres du centre ville. Douche, Wi Fi, et partage de la vie quotidienne de cette famille péruvienne, qui nous reçoit avec tant de gentillesse, nous profitons pleinement de notre pause dans la capitale.
Comme chez Laurence, à Brasilia, nous nous sentons parfaitement à l'aise chez Peter et Mily, et leurs deux enfants Peter junior et Anja. Peter est un amoureux de la mécanique, et il s'est spécialisé dans la réparation et entretien des Toyota Land Cruiser.
Conseil aux futurs voyageurs en Land Cruiser (exclusivement), allez faire un tour au garage de Peter, il redonnera une nouvelle jeunesse à votre véhicule : Peter Buschbeck - Cell : (511) 99429 0598 - Email - www.landcruiserperu.com
Nous profitons du dimanche, jour avec une circulation moindre, pour visiter la capitale. La ville de Lima fut fondée par Francisco Pizarro le 18 janvier 1535. Avec une superficie de près de 3.000 km2, Lima est considérée comme étant la ville la plus étendue sur un désert, avant Le Caire. La ville est également entourée de montagnes, au pied de la cordillère des Andes, qui font que la vapeur d'eau de mer est concentrée dans l'atmosphère de la ville.
Le centre historique de la ville correspond à un centre géographique de l'agglomération. Au XIXème siècle, les murailles de la ville ont été démolies, et les classes supérieures ont progressivement quitté le centre historique pour aller de plus en plus au sud, jusqu'à intégrer les stations balnéaires de Miraflores et de Barranco.
Ces dernières années, la croissance économique du gouvernement Toledo a permis une amélioration du niveau de vie dans ces quartiers périphériques, et l'on assiste aujourd'hui à un boom commercial à travers l'implantation de grands Shoppings Centers dans des quartiers qui, il y a 10 ans, étaient encore seulement des bidonvilles. Cependant, au nord, à l'est et au sud de la ville, de nouveaux quartiers de fortune voient le jour chaque année.
La capitale du Pérou est l'une des métropoles les plus polluées du monde : les mesures de septembre 2006 montrent que le taux de concentration des particules en suspension est de 179,05 microgrammes par mètre cube soit plus de 138,7 % du taux moyen fixé par l'agence américaine de l’Environmental Protection Agency. Cet état de fait est essentiellement dû au type de carburant extrêmement toxique mis en vente dans les stations-service de Lima.
Peter nous fait une révision du 4x4, et Mily, avec la chica Rosa, nous fait déguster des spécialités péruviennes : causa d'avocat et thon, olluquitos (pomme de terre légume et viande), papas rellenas, papas a la huancaina, et de nombreux "liquados" de papaye, de banane et de fraise.La veille de notre départ, Mily nous mijote des petits plats que nous mettrons dans notre frigidaire, et dont nous nous régalerons pendant la semaine à venir. Vraiment, un immense merci à vous deux, vous nous avez bichonnés ! Et, dans la résidence, nous sommes invités par des voisins franco-péruviens qui ont vu notre 4x4 et qui tenaient à nous rencontrer. C'est ainsi que nous passons une super soirée chez Cécile et Manuel et leur fils, à échanger sur ce pays qu'ils aiment tant. Le matin de notre départ, Peter et Mily ne veulent plus nous laisser partir, et nous "obligent" à jouer les prolongations afin de partager une parilla. Que du bonheur !
Mercredi 2 septembre 2009 : nous finissons par quitter nos amis et la capitale du Pérou, pour nous diriger vers l'Amazonie péruvienne.
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