jeudi 19 avril 2012

~ L' ÎLE DE PÂQUES OU RAPA NUI - UNE ÎLE MYSTÈRIEUSE - CHILI ~


~ L' ÎLE DE PÂQUES OU RAPA NUI - UNE ÎLE MYSTÈRIEUSE - CHILI ~





16 avril 2009 : Après ces 10 jours de repos à Bora Bora, cinq heures de vol depuis Papeete nous permettent de nous poser à l'Île de Pâques, très justement surnommée "l'île mystérieuse". Il est surprenant de constater que plusieurs français sont installés à l'Île de Pâques, tous ont épousé des Pascuanes ; c'est ainsi que nous passerons 4 nuits chez Antoine et Lolita (Antoine est corse), où nous recevons un excellent accueil, encore une adresse à retenir dont le forum du Routard parle en bien : Site Internet





L'île est l'une des terres habitées les plus isolées du monde ; elle est isolée dans le Pacifique, comme la terre l'est dans l'espace. Elle est située à 3.760 km du Chili et à 4.800 km de Tahiti. Elle ne mesure que 23 km de long sur 12 km de large. La population n'est que de 3.800 habitants, mais l'on compte près de 8.000 chevaux sur l'île ! Comme nous avons "lâchement" abandonné Outback, notre 4x4, à Santiago, où il dort chez le concessionnaire Toyota, nous louons un Suzuki Vitara pour partir à la découverte de l'île. Rarement une civilisation n'est restée aussi mystérieuse que celle de l'Île de Pâques. Seules des théories non vérifiées peuvent expliquer le peuplement de l'île, l'édification puis la destruction d'innombrables statues. Le passé de l'île est d'autant plus énigmatique que personne ne peut en témoigner.


La génétique aurait permis récemment de préciser l'origine des premiers habitants de l'île : un marqueur génétique dénommé "motif polynésien", propre aux polynésiens. Et la tradition orale voudrait qu'un roi polynésien vaincu, Hotu Matua, partit à la recherche d'une autre terre et débarqua à Rapa Nui (nom polynésien de l'Île de Pâques). Cette thèse réfuterait donc celle de Thor Heyerdal qui, à bord de son Kon-Tiki, voulait prouver que les premiers habitants étaient des amérindiens venus du Pérou. Du Vème au XVIème siècle, la société pascuane se divisa en dix ou douze tribus, et se partagea l'île sur le modèle d'un gâteau d'anniversaire, ce qui assurait un débouché sur la mer pour chaque tribu. C'est en 1722 qu'officiellement Rapa Nui fut découverte par un Européen, l'amiral hollandais Jacob Roggeveen. Comme c'était le jour de Pâques, il nomma naturellement l'île "Pasqua".
Ce fut ensuite le Pérou qui prit possession de l'île en 1770, avec comme conséquence désastreuse de décimer la population (esclavage, maladies, …). Ce n'est qu'en septembre 1888 que le Chili prit officiellement possession de l'île. Aujourd'hui, l'Île de Pâques est toujours une île appartenant au Chili, et fait partie de la région administrative de Valparaiso.



Mais parlons un peu des moaïs (à prononcer "mo-aille"), ces mystérieuses statues édifiées entre le XIVème et le XVIIème siècle. Il en reste près de 1.000 sur l'île. Élevées en bord de mer, les yeux tournés vers l'intérieur, ils personnifiaient le culte des ancêtres de chaque clan ou tribu, protégeant leurs descendants et transmettant le mana, le pouvoir, l'énergie nécessaire pour la survie du clan. Sculptés dans le tuf volcanique du Rano Raraku, la carrière des moaïs, ils pouvaient peser jusqu'à 60 tonnes (ils mesuraient en moyenne entre 6 et 7 mètres de hauteur). Un des derniers resté inachevé fait 21 m de hauteur pour une masse estimée à 270 t. D'où la question, sans réponse, de savoir comment les Pascuans réussissaient à parcourir jusqu'à 20 kilomètres avec des moyens rudimentaires ?


Plusieurs techniques ont été avancées : faire glisser le moaï sur des rondins, eux-mêmes roulant sur des rails de bois. Autre hypothèse retenue, le moaï était debout et on le faisait pivoter centimètre par centimètre à l'aide de cordes. Les moaïs étaient ensuite dressés sur des ahus, plates-formes de pierre et de terre construites parallèlement à la mer. Ces plates-formes abritaient des chambres funéraires où étaient entreposés des ossements ; comme à Madagascar, il y avait souvent des cérémonies de retournement et de blanchiment des os.


Le culte de "l’homme oiseau" a eu également une grande importance dans la culture rapa-nui : selon la tradition orale, le dieu Make Make, divinité principale de l'île, aurait introduit le culte de l'homme oiseau à l'île de Pâques. Ce culte donnait lieu à des compétitions opposant les différents clans. Un représentant de chaque clan, choisi par ses chefs, devait plonger dans la mer et nager jusqu’à Motu Nui, face au Cabo Te Manga. Le premier qui trouvait et ramenait un œuf de sterne devenait roi pour l'année, et avait le pouvoir de se concilier les bonnes grâces de Make Make. Cette tradition a perduré jusqu'au XIXème siècle.





L'autre grand mystère concerne la destruction des moaïs, puisque lorsque les hollandais ont débarqué en 1722, ils ont constaté que presque toutes les statues avaient été renversées. Plusieurs hypothèses ont été évoquées pour expliquer cette destruction, mais à ce jour nous n'avons aucune certitude.

Parmi ces hypothèses, figure celle de "l'autodestruction", qui laisserait entendre que le peuple de l'Île de Pâques se soit révolté contre ses dieux, un siècle avant le premier contact avec l'occident. Le XVIIème siècle aurait connu une période de désintégration sociale et de troubles, menant à une guerre fratricide. Mais pourquoi ?

Le peuple pascuan se nourrissait essentiellement d'oiseaux, en colonies abondantes sur l'île, et de poissons. Mais au 17ème siècle, la construction en nombres de plus en plus importants de moaïs aurait entrainé une énorme consommation de bois (l'île était remplie de palmiers) afin d'assurer le transport de ces statues sur leur lieu définitif. On aurait alors assisté à une déforestation totale de l'île, amenant ainsi la disparition des oiseaux et l'impossibilité de construire des canoës pour la pêche. La nourriture se serait épuisée, provoquant une famine et une guerre fratricide, allant même jusqu'au cannibalisme. Les habitants s'en prirent alors aux dieux, qui les avaient abandonnés, et auraient ainsi détruit les moaïs. Cette hypothèse serait donc celle d'un désastre écologique provoqué par l'homme ; la société de l'Île de Pâques se serait autodétruite. Mais le doute plane encore aujourd'hui, et chacun est libre d'échafauder d'autres hypothèses !




Depuis une trentaine d'années, le gouvernement chilien, en accord avec la population et des archéologues, a réalisé un excellent travail de conservation et de restauration, ce qui vaut à l'Île de Pâques de connaitre un essor touristique. C'est ainsi que de nombreux moaïs ont été redressés et remis sur leurs ahus d'origine, en particulier l'alignement des 15 moaïs de Ahu Tongariki ; cet ahu monumental, le plus important de l'île, a été restauré entre 1992 et 1995 par une équipe japonaise, qui a les a replacés sur leur plate-forme. Pour une fois, cette construction n'avait pas été victime des guerres tribales, mais d'une catastrophe naturelle.

En 1960, un tsunami a balayé le site sur son passage, dispersant les statues et les chapeaux (pukao) à plus d'une centaine de mètres à l'intérieur de terres. Mais l'île de Pâques, c'est aussi cet environnement sauvage et vert, balayé par les vents marins, offrant ainsi de superbes paysages. L'océan pacifique entoure l'île, avec toute sa "violence", la houle venant ainsi exploser sur les rivages. Pour la petite histoire, il est intéressant de noter que dans les années 1970 la NASA a procédé à l'agrandissement de la piste de l'aéroport, créant ainsi un terrain d'atterrissage d'urgence pour les navettes spatiales ! Les gros porteurs peuvent désormais atterrir sur cet aéroport, le plus isolé du monde !

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