jeudi 10 septembre 2015

GUANTANAMO

Guantánamo est une ville et une municipalité de Cuba, capitale de la province de Guantánamo. Située à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest d'une baie profonde, la baie de Guantánamo, sa population est de 208 000 habitants environ, la majorité vivant de la culture de la canne à sucre et du coton. La ville de Guantánamo fut fondée en 1796 pour accueillir les Français fuyant Haïti et se développa au xixe siècle. C'est la capitale d'une province hétéroclite où des déserts où ne poussent que des cactus succèdent à des montagnes verdoyantes.

Les habitants de la ville sont appelés les Guantanameros.


CAMP DE DETENTION




Carte de la baie de Guantanamo avec représentation de la base américaine en couleur claire.
Le nom de la ville a donné son nom à la baie et à la base navale militaire américaine à l'entrée de celle-ci. Le nom de Guantánamo est devenu mondialement célèbre après l'implantation d'un camp de détention dans cette base en 2002 pour emprisonner des « combattants ennemis » pris lors des actions de l'armée américaine à l'étranger ayant suivi les attentats du 11 septembre 2001.


Le camp de Guantánamo se trouve sur la base navale de la baie de Guantánamo dans le sud-est de Cuba. Dans ce centre de détention militaire de haute sécurité, sont détenues des personnes qualifiées de « combattant illégal », capturées par l'armée américaine dans les différentes opérations qu'elle mène à l'étranger (Afghanistan, Irak, etc.) contre des militants et terroristes islamistes. Le choix de ce centre situé à Cuba sur une base militaire américaine a été justifié par le président George W. Bush afin de fonder juridiquement la décision de refuser de soumettre les détenus au système judiciaire fédéral américain, prenant appui sur l'extra-territorialité de la base.




Il y avait, à l'automne 2001, environ 750 détenus originaires d'une vingtaine de pays différents. De 2001 à 2004, plus de 200 prisonniers ont été relâchés ; beaucoup ont été jugés dans leurs pays d'origine comme les six prisonniers de nationalité française ou ceux bénéficiant d'amnistie comme plusieurs centaines d'Afghans. En avril 2006, 558 personnes étaient emprisonnées à Guantánamo1, nombre qui était descendu à 275 en mai 20082 et à 192 en janvier 20103, un an après l'échéance fixée par un décret présidentiel du président Barack Obama ordonnant la fermeture du centre. Ce chiffre était descendu à 171 détenus fin février 2012 4. Au total, 779 personnes sont passées par cet établissement entre 2002 et décembre 2008, dont cinq s'étaient suicidées fin 2008 5. En septembre 2012, Adnan Fahran Abdul Latif fut le 9e détenu suicidé de la base.

En juin 2006, la Cour suprême des États-Unis a déclaré illégales les procédures judiciaires d'exception mises en place à Guantánamo. En mai 2006, le groupe de défense des droits de l'homme Reprieve basé à Londres révèle dans le journal The Independant que plus de soixante détenus auraient été capturés alors qu'ils étaient mineurs6.

Une étude de l'armée américaine affirme qu'au moins trente anciens détenus de Guantánamo ont été capturés lors de combats en Afghanistan, au Pakistan ou en Irak, et que 95 % d'entre eux constituaient une menace pour les « intérêts américains » en raison de leur affiliation à la mouvance islamiste7.

Ce lieu de détention hors de tout cadre juridique attire les critiques de l'opinion publique internationale, des gouvernements et des associations de défense des droits de l'homme. De nombreux témoignages et documents font état de conditions de détention dégradantes et de l'emploi de techniques de torture sur des prisonniers8,9,10.

Le 16 novembre 2008, le président Barack Obama a confirmé son intention de fermer le camp. Il n'a toutefois pas pu tenir sa promesse notamment parce qu'il semble qu'une telle fermeture crée des problèmes juridiques. En septembre 2015 le secrétaire à la défense des États-Unis avançait que certains des prisonniers de Guatánamo devaient rester détenus indéfiniment.

Historique

Ce centre de détention est situé sur un terrain de 121 km2 (soit 30 000 acres), actuellement loué par le gouvernement des États-Unis au gouvernement de Cuba . Cette location est effective depuis le 23 février 1903, sous la présidence de Theodore Roosevelt, et est incessible sauf par consentement des deux parties. Un loyer de 4 085 dollars US est payé tous les ans par chèque. Le chef cubain Fidel Castro a toujours refusé d'encaisser ces paiements (sauf celui de la première année de la révolution en 1959), car il n'accepte pas que l'un de ses plus grands ennemis dispose d'une base militaire sur son territoire.

C'est de cette base (dont le sigle est JTF-GTMO pour Joint Task Force Guantánamo, ou simplement « Gitmo » pour les Américains), qu'en 1898, les États-Unis (qui comptaient à l'époque au plus fort de la guerre hispano-américaine 17 000 hommes à sa base de Santiago) avaient conquis Porto Rico avec 500 hommes, s'adjugeant ainsi la souveraineté de cette île des Caraïbes.

En 1994, les États-Unis fondent un camp de détention pour isoler les prisonniers haïtiens mêlés aux réfugiés du coup d'État. C'est ce même camp (que l'on appelle aujourd'hui camp X-Ray) qui commencera à accueillir les détenus soupçonnés de terrorisme fin 2001. Il est définitivement remplacé le 28 avril 2002 par le camp Delta.

Le 9 juin 2006, la veille du suicide de trois détenus, le président américain George W. Bush a affirmé dans une conférence de presse au Danemark sa volonté de mettre un terme au camp de Guantánamo et de travailler au rapatriement de certains détenus, ou au jugement par des tribunaux américains pour d'autres. À la fin du mois, la Cour suprême des États-Unis annonce que les tribunaux militaires créés pour juger les détenus de Guantánamo sont illégaux. En juillet 2006, le secrétaire adjoint à la Défense, Gordon R. England, a indiqué aux militaires américains que les prisonniers de guerre étaient protégés par les conventions de Genève, ce qui signifie qu'ils ont droit à un procès équitable et juste.

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