dimanche 22 avril 2012
GIOVANNI CABOTO
Giovanni Caboto (1450 - 1498, John Cabot) connu en France, au Québec et au Nouveau-Brunswick sous le nom Jean Cabot est un navigateur et explorateur vénitien au service de l’Angleterre. De dix ans plus âgé que Christophe Colomb, il poursuit la même quête : la recherche de la route maritime des Indes par l'Ouest.
Le lieu de naissance de Cabot est incertain : certains pensent qu'il est originaire de Gênes alors que d'autres le font naître à Gaète près de Naples. Il part vivre pour Venise encore enfant et y obtient la nationalité. Il épouse une Vénitienne qui lui donne trois fils (Ludovico, Sebastiano, et Sancio).
Giovanni (ou Zuan) Cabotto, (John Cabot pour les Anglais ou Jean Cabot pour les Canadiens), est sans doute né en Italie mais on ne connait pas avec certitude la date (vers 1450) et le lieu de sa naissance (il est peut-être né à Gênes ou à Gaète près de Naples). Enfant il part, avec ses parents, vivre à Venise. Son nom apparaît dans les archives venitiennes où il est indiqué qu'il fut naturalisé Citoyen de Venise, le 28 mars 1476, privilège accordé aux étrangers ayant au moins 15 ans de résidence. Il résidait donc à Venise depuis mars 1461. Il épouse une Vénitienne, Mattea, qui lui donne trois fils (Ludovico, Sebastiano et Sancio).
Il semble qu'il participa au commerce des épices et fit probablement de nombreux voyages au Moyen-Orient pour celà. Selon certains il était un marin expérimenté et qu'il faisait des cartes et des globes. De ce commerce avec l'Orient naquit le désir de contourner l'Orient pour atteindre les richesses des Indes et, de manière indépendante, Cabot aurait lui aussi pensé à partir vers l'Ouest.
De 1490 à 1493, on le retrouve à Valence, en Espagne, cherchant à obtenir des renseignements de Christophe Colomb l'année de son retour triomphal. Curieusement, fin 1495, c'est à l'Angleterre que Cabotto proposa ses services de navigateur et d'explorateur. Peut-être avait-il appris que les gens de Bristol, qui cherchaient des pêcheries, avaient fait une découverte. Bristol, le port anglais situé le plus à l’Ouest, pouvait fournir, pour un voyage de découverte d’un passage vers l’Ouest à ces latitudes, des matelots qui connaissaient bien les vents et la navigation. Par lettres patentes du 5 mars 1496, Henri VII d'Angleterre s'attache les services de "John Cabot" qu'il charge d'organiser un voyage de découverte à partir de Bristol.
Premier voyage
En 1496, John Cabot quitta Bristol avec un seul navire. Mais ce premier voyage fût un échec, John Cabot ne va pas au delà de l'Islande en raison de disputes avec son équipage, de la pénurie des vivres et du mauvais temps.
Deuxième voyage
Le 2 Mai 1497, John Cabot partit de Bristol afin de rechercher un passage par le Nord-Ouest pour gagner l'Asie. Il est à bord d'un petit navire le "Matthew", avec 18 ou 20 membres d'équipage (dont font partie ses trois fils). C'était un bateau du type caravelle à gréement carré, long d'un peu moins de 23m hors tout et 19m de coque, 18m de flotaison, 6m30 de large, 2m10 de tiran d'eau, 22m de tirant d'air, d'un poids de 85t. Une réplique de ce navire a été reconstruite à Bristol en Angleterre.
Il suivit une route très au Nord de celle suivie par Colomb et, en 35 jours finit par atteindre soit le Labrador, soit la pointe Sud-Est de Terre-Neuve, soit le Cap-Breton ou peut-être même l'Ile-du-Prince-Édouard, à l'embouchure du fleuve Saint Laurent,
Une carte établie par La Cosa admet que Cabot reconnut un littoral orienté à peu près Sud Sud-Est et faisant face à la pleine mer, ce qui semblerait exclure les eaux entourées de terres du détroit de Belle-Isle et du golfe du Saint-Laurent.
Le 24 juin 1497, Cabot atterrit (sans doute à Terre-Neuve), ne vit personne malgré les signes d’habitation, et prit officiellement possession du territoire qu'il aperçoit au nom de l'Angleterre et l'appelle "New Founde Isle", déjà connue des potugais sous le nom de "Terra dos Bacalhais" ou "Terra dos Baccalaos" (Terre des Morues), sans y établir de colonie. Les bancs de poissons, dans les eaux au large de Terre-Neuve, étaient si denses qu'ils ralentissaient le navire. Il suivit ensuite la côte sur une distance de 300 lieues.
Jean Cabot rentra en Angleterre le 6 août. A défaut d'épices, Cabot indiqua avoir observer des eaux poissonneuses avec de gigantesques bancs de morues près de cette terre, mais affirmait au roi à son retour avoir atteint la Chine ou le Japon, sans rencontrer âme qui vive. Il longea en fait la côte nord américaine à hauteur du Massachusetts.
Itinéraires suivis par Jean Cabot en 1497 et en 1498, quand il longea les côtes du Massachusetts
En décembre 1497, Cabot exposa, au roi, à Londres, ses projets de nouvelles explorations de la route du Cathay, fondés sur sa croyance qu’il avait découvert "une partie de l’Asie" . Cette annonce suscita l'enthousiasme chez les marins de Bristol, à la perspective d’exploiter les riches pêcheries de cette nouvelle région. Mais Cabot avait des projets plus vastes: " il se propose de reconnaître la côte depuis l’endroit où il y a atterri, pour se rendre de plus en plus à l’Ouest, (vers l’Est de l’Asie), jusqu’à ce qu’il ait atteint une île qu’il appelle Cipango, située dans la région équinoxiale d’où viennent, croit-il, toutes les épices et toutes les pierres précieuses du monde." Les préparatifs en vue de cette nouvelle expédition permettent de supposer qu’il avait l’intention d’établir une "colonie" ou un comptoir, soit sur la côte du Cathay, soit à un point intermédiaire en cours de route ; cette station devait être occupée par des "malfaiteurs" ou des prisonniers fournis par le roi, ainsi que quelques moines italiens.
Par lettres patentes du 3 février 1498, le roi autorisait "John Kaboto, Vénitien" , à réquisitionner six vaisseaux anglais jaugeant 200 tonnes ou moins pour les emmener "à la terre ou aux îles récemment découvertes par ledit John".
Troisième voyage
L'année suivante, en mai 1498, Cabot obtient de repartir de Bristol avec 5 navires (l'un était équipé par le roi, les quatre autres armés par des marchands de Bristol et de Londres).
Il n'existe aucun récit de ce voyage de Cabot. Seules des allusions permettent de reconstituer les évènements. Il semble que l'un des bateaux ayant subit des avaries dans une tempête s'arrêta à l'Ouest de la Grande Bretagne dans un port en Irlande. Il pouvait s'agir du bateau de Cabot, qui, ensuite, aurait pousuivi son voyage vers l'Ouest. Cabot aurait sombré avec son navire, puisqu'on ne l'a plus jamais revu. On pense cependant - bien que les preuves, tant positives que négatives, sont faibles et fragmentaires - qu'au moins un des autres navires termina le voyage. En effet, en 1501, l’équipage portugais de l’un des navires des frères Miguel et Gaspar Corte Real, obtint d’indigènes, probablement sur la côte de Terre-Neuve, un "fragment d’une épée dorée", vraisemblablement de fabrication italienne, et deux pendants d’oreilles vénitiens en argent. Or ces objets ne pouvaient parvenir que d'expéditions précédentes, les marins de Bristol en 1494, Cabot en 1497 (mais il ne vit aucun signe de vie), puis celle de Cabot en 1498, cette dernière expédition semble la source la plus probable de ces objets .
Les autres bateaux ne donnèrent aucune nouvelle. On imagine donc une fin tragique.
Cependant l'exploration se poursuit puisque l'on note des départs réguliers de pêcheurs Portugais, Espagnols, Français (basques, bretons, normands) pour cette destination. Mais le nom de Cabot n'apparait pas dans l'abondante cartographie postérieure ou se trouvent les noms d'autres navigateurs. Les pêcheurs établissent rapidement de petites bases, notamment sur une côte qu'ils appellent la "terre de Lavrador". "Lavrador", ou "llavrador", signifie laboureur en portugais. C'est aussi le nom d'un cartographe originaire des Açores qui s'est établi sur la côte canadienne pour la défricher, João Fernandes dit Llavrador. Son nom est resté pour désigner la presqu'île du Labrador.
Ayant compris qu'ils ont affaire à un Nouveau Monde, les européens - notamment le fils de Jean Cabot, Sébastien (1484-1557) - rechercheront un passage vers la Chine en passant par le Nord-Ouest du continent américain.
C'est ainsi que la Grande-Bretagne s'est peu à peu implantée sur le continent américain: Sir Humphrey Gilbert prendra possession symboliquement de Terre-Neuve le 5 août 1583, au nom de la reine Elizabeth 1ère. Les Français ne reconnaîtront l'occupation britannique qu'en 1713 avec le traité d'Utrecht.
Giovanni Cabotto a permis à l'Angleterre de prendre pied sur le continent américain.
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