Un voyageur averti en vaut deux, surtout pour une destination comme Cuba ! Voici donc mon guide Cuba Pratique pour bien préparer son séjour et éviter de se faire pigeonner.
Formalités :
Carte de tourisme :
C’est un formulaire obligatoire pour entrer à Cuba. On peut se le procurer au Consulat à Paris soit en s’y rendant sur place soit en faisant le demande par courrier.
Certaines associations se chargent de cette formalité comme « France Amerique Latine » que je vous déconseille fortement car nous sommes passées par eux et ils ont été incapables de nous fournir la carte dans les délais impartis. Résultat nous avons dû faire la demande le jour de notre départ, à l’aéroport au comptoir des Agences de Voyages (chez Nouvelles Frontières). Important, sachez que ce recours n’est pas fiable à 100% car les agences réservent théoriquement ce service aux clients qui ont acheté un voyage chez eux. C’est donc quitte ou double, à vous de faire jouer votre sens de la négociation (ou du mélodrame dans notre cas) et d’être le plus persuasif possible.
Prix de la carte : 22€ au consulat sur place et 47€ par courrier (frais de dossier de 25€)
Assurance voyage :
Depuis 2010 tous les voyageurs sont tenus de pouvoir présenter un document attestant la souscription à une assurance voyage couvrant frais médicaux et frais de rapatriement.
Inutile de vous ruer vers un courtier pour souscrire à une assurance. Celle de votre CB fera largement l’affaire car pour information il existe des services d’assistance médicale associés à votre carte de paiement ! Et Pour l’attestation rendez-vous sur le site https://www.europ-cartes.com/fr/index.php, cest gratuit !
Taxe d’aéroport
Le jour de votre départ, vous devrez vous acquitter d’une taxe d’aéroport de 25 CUC à payer en espèce après votre enregistrement.
La double monnaie et ses effets pervers
IL y a 2 monnaies en circulation à Cuba : le PESO CUBANO (= monnaie nationale) et le PESO CUBANO CONVERTIBLE (= CUC). Le CUC est indexé sur le dollar, il vaut environ 5 fois plus que le peso cubano et c’est là que la bas blesse. Deux monnaies de valeur aussi différentes sur un même territoire c’est tout simplement un non sens ! Si la frontière entre les deux monnaies était nette et que l’une était strictement réservée à la population et l’autre aux touristes, pourquoi pas. Le gros problème c’est que le peso cubano étant la monnaie nationnale, l’essentiel des salaires sont payés dans cette monnaie sauf que les Cubain sont obligés de se procurer des CUC pour acheter des produits aussi basiques que de la lessive, du dentifrice, certains vêtements, le tout à des prix occidentaux (il suffit de faire un tour dans un supermarché pour vérifier) ! Le peso cubano ne suffit plus pour vivre ni même survivre ! Résultat ? C’est la chasse aux CUC pour les Cubains. Or dans le pays qui transbahute ces fameux CUC et en liasse ? Les touristes bien sûr…..
Conseil : Préparez vous à faire la queue dans les cadecas (bureaux de change). Profitez-en pour changer quelques euros en pesos cubanos. Ils vont serviront notamment à acheter de la nourriture dans les nombreuses guérites situées hors des quartiers touristiques et où les prix sont clairement affichés en pesos cubanos ! Bah oui sinon on vous fera payer en CUC, on ne se défait pas de sa condition de touriste comme ca à Cuba, surtout quand il s’agit de commerce ! Votre repas en pesos cubano vous coutera 5 fois moins cher qu’en CUC par contre on vous fera bien sentir que vous n’êtes pas à votre place : on vous servira après les cubains et de mauvais grâce, vous voilà mis au parfum…
Jineteros et arnaques
Ce système insensé de double monnaie pervertit en profondeur les relations entre Cubains et touristes. Jineterismo, arnaques en tout genre sont le lot quotidien du touriste et il est bien difficile de l’éviter même avec la meilleure volonté du monde. Le cubain exerce son art de l’arnaque de deux façons :
>> il y a la manière frontale au moyen de cette interjection des plus élégantes : « psst, psst » suivi de l’objet de la transaction. Pour les plus courants nous avons : « taxi,taxi », « chico bueno », « cigares » et « salsa » Plutôt aride comme prise de contact, non ?
Vous aurez relevé que je mets le tourisme sexuel (« chico bueno) sur le même plan que les cigares et la salsa, le corps étant un moyen comme un autre pour un Cubain d’empocher des CUC
Il suffit d’ailleurs d’observer les nombreux couples mixtes Cubain/ne-Occidental/le pour achever de s’en convaincre. Autre phénomène plutôt inquiétant: les « listas de espera » (liste d’attente) autrement dit des jeunes Cubains groupés dans un coin d’une discothèque ou d’un club fréquenté par des touristes et à l’affut d’une occidentale libre avec en ligne de mire un mariage et un passeport à la clé.
>> l’autre manière d’aborder un touriste plus insidieuse et sournoise consiste pour le Cubain à se faire passer pour quelqu’un de serviable, amiable et souriant. Là encore, cette amabilité déguisée ne sert qu’un dessein, vous soutirer de l’argent. Alors surtout MEFIANCE si un cubain (couple, homme, femme, vieillard, qu’importe) vous aborde tout sourire en vous demandant innocemment « de qué pais ? ».
Difficile dans ces conditions d’être dans un rapport de confiance avec la population et de ne pas tomber dans la parano. Quand on en vient soi même à jouer un double jeu (j’ai dû faire semblant de ne pas parler espagnol par exemple) ou à ne plus être soi-même (agressivité, évitement…) on peut légitimement se poser des questions sur le sens même du voyage et la condition du touriste à Cuba.
Chambres chez l’Habitant
Les casas particulares sont une formule économique, authentique et sans doute la meilleure façon de vivre un peu en immersion avec les cubains.
Réservation avant le départ:
Faîtes votre réservation vous même par mail ou téléphone. Sur internet, ne passez pas par un intermédiaire du type http://www.bbinnvinales.com/bedandbreakfastrentweb/ qui majorera le prix jusqu’à 10 CUC! Autant être clair, mieux vaut avoir quelques notions d’espagnol car souvent les casas référencées dans le Routard ou le Lonely n’ont qu’un n° de telephone, l’accès à internet étant limité.
Certains propriétaires parlent anglais voire français, un tel critère peut peser dans la balance à l’heure de choisir votre casa. Cette question est d’autant plus importante qu’une fois sur place, les propriétaires vous proposent souvent de réserver pour vous la casa de votre prochaine étape. C’est bien pratique quand on a envie de voyager au jour le jour MAIS ATTENTION si vous ne parlez pas espagnol ou si le propriétaire n’a pas quelques notions d’anglais vous risquez de ne plus rien maîtriser: ni le type de casa, ni le confort, ni l’emplacement et encore moins le tarif sachant que le système de commission entre casas est courant!
Conseils et avertissements à l’arrivée:
Là encore évitez les intermédiaires! Fuyez les rabatteurs agglutinés à la sortie des bus ou disséminés dans les villes touristiques surtout à Trinidad. Ne les écoutez pas, faîtes semblant de ne pas parler espagnol et démerdez vous seul pour trouver votre casa ! Si vous passez par un rabatteur, un, vous n’êtes pas assuré de tomber au bon endroit, deux, cela oblige les propriétaires à verser une commission au rabatteur.
Clairement cette situation n’est pas très agréable à vivre quand on débarque dans une ville et n’invite pas à la confiance mais c’est comme ça, il faudra vous résoudre à répeter 50 fois aux gens qui vous alpaguent « ya tengo », « no gracias, ya tengo une habitacion reservada » jusqu’à ce qu’enfin on vous lâche la grappe !!
Transports :
Location de voiture
Louer une voiture semble la solution idéale pour sillonner une partie de l’île, que ce soit l’ouest ou l’oriente. Seulement, il faut savoir que l’état des routes est parfois désastreux et qu’il est déconseillé de rouler de nuit. Il faut prendre ce paramètre en compte dans votre calcul d’itinéraire : on ne fait pas 150km à Cuba comme on les faits en France ! Par ailleurs la location de voiture est très chère.
Bus
Nous avons opté pour le bus, un moyen sûr et assez pratique au final. L’agence de référence c’est VIAZUL.
Toutes les infos, horaires, tarifs et destination sur http://www.viazul.com/
Taxi collectif
Parfois un taxi collectif revient moins cher que le bus et c’est plus rapide. N’hésitez pas à demander et négocier auprès des multiples chauffeurs officiels et non officiels qui zonent un peu partout dans les villes touristiques.
Ex : le trajet Trinidad – La Havane en taxi collectif nous est revenu à 25 CUC porte à porte. En bus c’est le même prix mais primo, vous devez vous rendre à pied à la station de bus avec votre énorme sac à dos bourré de bouteilles de Rhum et deuxio, il vous faut débourser 8 CUC une fois à la Havane pour faire le trajet en taxi de la station de bus (au milieu de nulle part) jusqu’au centre ville.
Vélo
Il vous sera difficile voire impossible de dégoter une location de vélo à Cuba mais certaines casas particulares en mettent à disposition. A vous de faire la demande.
Pour vous Mesdames, si vous voulez vivre le vélo à la locale, jouez de votre charme et persuadez un Cubain de vous faire une petite balade à la mode cubaine, c’est-à-dire le Cubain sur la selle qui pédale et la fille en équilibre précaire sur le cadre ou le guidon, en fonction du modèle. C’est inconfortable, casse-gueule mais très couleur locale !
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Excursions
excursion par Agence de voyage
Cubanacan, Cubatur et Havanatur sont les 3 grandes agences de tourismes présentes dans chaque ville touristique. Chacune propose des excursions à la journée qui sont autant d’occasions de sortir de la ville et de pratiquer différents types d’activités : randonnée en forêt, baignade dans une cascade, découverte d’une île (cayo)…Seul inconvénient : activités en groupe et il faut souvent un minimum de participants qui se situe autour de 10 personnes.
Excursion par votre Casa Particular
Si vous avez choisi les casas particulares comme mode d’hébergement, je vous invite à les choisir avec soin car certaines proposent leurs propres excursions en fonction de leur spécialité ou de leur localisation. A Vinales ce sera une randonnée à cheval, a Playa Larga de la plongée sous-marine. Et là pour le coup le gros avantage c’est que bien souvent ce sont des prestations individuelles et à la carte.
Le Guide du Routard répertorie quelques casas particulares qui offrent ce type de prestations.
Excursion en Taxi
Comme nous sommes parties en basse saison (octobre) les excursions par agence de voyages bien souvent étaient annulées faute de participants. Nous avons dû nous rabattre sur les services de taxis particuliers. Il va sans dire que ces derniers pratiquent des tarifs « à la tête du client », donc là encore pas le choix, informez vous, ayez connaissance des tarifs avant d’aller négocier. Et n’hésitez pas à faire jouer la concurrence! Postés à tous les coins de rue ils attendent le pigeon euh pardon le touriste, vous n’aurez que l’embarras du choix.
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