Le pape François a rendu visite à Fidel Castro
François a aussi rendu en fin de journée dimanche une visite de courtoisie à Raul Castro au palais présidentiel, après un entretien avec son frère Fidel, le «lider maximo», dans la résidence de celui-ci.
Au terme de sa journée marathon de dimanche, lors de vêpres célébrées dans la cathédrale de La Havane, François a vivement fustigé la richesse, qui selon lui «paupérise». Le pape, qui a rencontré Fidel Castro dimanche, se rend lundi à Holguin, un des foyers les plus anciens du christianisme dans l'île.
La pauvreté est pour les religieux «le mur et la mère» contre la mondanité, a affirmé François devant une centaine de religieux, religieuses, prêtres et séminaristes cubains. «La richesse paupérise», a-t-il ensuite fustigé avec une expression de gravité et d'exaspération.
Il a alors décidé d'improviser et remis au cardinal Jaime Ortega le texte qu'il devait lire, en lui demandant de le diffuser ultérieurement.
Le visage empourpré peut-être en raison de la forte chaleur humide, Jorge Bergoglio a dressé le réquisitoire des défauts des institutions d'Eglise riches et soucieuses avant tout d'économie et de bonne gestion, dont les membres risquent de «terminer mal et de façon médiocre», s'ils oublient «les plus petits, les plus abandonnés, les plus malades».
«S'il vous plaît, ne vous fatiguez pas de pardonner, n'ayez pas peur de la miséricorde», a déclaré le souverain pontife qui s'apprête à inaugurer une Année sainte de la miséricorde en décembre dans le monde entier.
Dans le prêche qu'il n'a pas lu durant les vêpres, mais qui a été transmis aux médias, le pape soulignait que les conflits étaient «souhaitables» et même «nécessaires» dans l'Eglise.
A deux semaines d'un synode délicat sur la famille qui suscite des conflits internes aigus et des attaques sournoises entre cardinaux, le pape plaidait dans ce document pour une Eglise aux charismes différents, «où tout le monde ne dit pas la même chose».
«Les conflits, les discussions dans l'Eglise sont normales, j'ose même dire nécessaires», selon le texte, «ils sont des signes que l'Eglise est vivante et que l'Esprit continue de la dynamiser».
Juste après les vêpres, l'air épuisé, François s'est exprimé plus brièvement que de coutume devant les jeunes Cubains rassemblés devant la cathédrale. Il les a exhortés à garder «l'espérance» et à continuer à «rêver» tout en «sachant souffrir pour conduire un projet». Avant de leur promettre de «prier pour eux».
Visites à Fidel et Raul
François a aussi rendu en fin de journée dimanche une visite de courtoisie à Raul Castro au palais présidentiel, après un entretien avec son frère Fidel, le «lider maximo», dans la résidence de celui-ci. Le chef de la révolution cubaine et son hôte avaient alors évoqué les grandes problématiques mondiales comme l'environnement, thème cher à Fidel Castro, retiré du pouvoir depuis 2006.
La rencontre a été discrète comme celle de Benoît XVI en 2012, et s'est déroulée dans une atmosphère «familière et informelle». François a même offert à Fidel Castro plusieurs livres religieux, et ce dernier lui a fait le cadeau d'un livre d'entretiens avec un théologien brésilien de la libération, Frei Betto.
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