jeudi 19 avril 2012

~ ÉQUATEUR - LES ÎLES GALAPAGOS ~


~ ÉQUATEUR - LES ÎLES GALAPAGOS ~








Lundi 12 octobre 2009 : nous filons à l'aéroport prendre un vol pour San Cristobal, l'une des îles de l'archipel. Après plus de deux heures de vol, nous sommes accueillis par Mauricio, le guide naturaliste qui sera avec nous pendant les huit jours. Nous embarquons à bord d'Archipel II, un catamaran de croisière dans lequel nous avons notre cabine avec douche et tout le confort. Nous sommes 16 passagers, de plusieurs nationalités : norvégiens, allemands, hollandais, américains, new-zélandais.



L'archipel des Galápagos est composé de 5 grandes îles (Fernandina, Isabela, San Cristobal, Santa Cruz et Santiago), 14 moyennes et petites îles et 42 îlots (surface totale de 8.000 km²). Il est situé dans l'Océan Pacifique, à 965 km des côtes équatoriennes. Ce groupe d'îles constitue la partie émergée d'une grande cordillère volcanique.
Le sommet en est le volcan Wolf, à 1.707 mètres d'altitude, situé sur l'île d'Isabela. La dernière éruption eut lieu en 1991. Ces terres furent découvertes le 10 mars 1535 par le dominicain Tomas de Berlanga, quatrième évêque de Panama. Celui-ci s'était embarqué pour le Pérou en vue de régler une dispute entre Francisco Pizarro et ses lieutenants. Les vents s'étant arrêtés, son vaisseau se mit à dériver si bien que son équipe atteignit les îles. D'après une étude effectuée en 1956 par Thor Heyerdahl, certaines traces trouvées en différents sites suggèrent que des Amérindiens sud-américains avaient déjà visité les îles avant leur découverte par les Espagnols.


L'Équateur annexa les Galápagos le 12 février 1832, lui donnant le nom d'Archipel de l'Équateur. Le premier gouverneur des Galápagos, le général José de Villamil, y transféra un groupe de détenus afin de peupler l'île de Floreana et en octobre 1832 quelques artisans et agriculteurs se joignirent à eux. Le 23 juin 2007, le Comité du patrimoine mondial de l’Unesco a inscrit les Îles Galápagos sur la "Liste du patrimoine mondial en péril", en vue d’obtenir de l’aide pour leur préservation. Les Îles Galápagos sont en effet menacées par des espèces invasives, par un tourisme et une immigration croissants.
Les îles Galápagos constituent l’archipel le plus complexe et diversifié au monde, où la situation reste relativement intacte grâce à sa distance éloignée du continent et parce qu’elles n’en ont jamais fait partie. La faune et la flore ont évolué d’une façon extraordinaire jusqu’à leur état actuel, et sont restées inchangées jusqu’à l’arrivée de l’homme. Les espèces de plantes et animaux endémiques des îles n’ont pas eu de prédateurs pendant des milliers d’années d’évolution. C’est pour cela que les animaux ne présentent aucune peur envers l’homme.


On dénombre 58 espèces d'oiseaux, dont 28 n'existent que sur l'archipel : Albatros, Manchot des Galápagos, 3 espèces de Fous (Fou à pieds bleus, Fou à pieds rouges et Fou masqué), Frégate Superbe et Frégate du Pacifique, Cormoran aptère, Tourterelle des Galápagos, quatre espèces de moqueurs (dont le Moqueur des Galápagos) et 13 espèces de pinsons de Darwin. Le Faucon des Galápagos est le seul prédateur autochtone des tortues. L’archipel de Galápagos est également un des endroits les plus fascinants au monde pour la plongée sous marine et pour le snorkelling (plongée en masque et tuba).

Il a été déclaré comme une des 7 merveilles sous marines du monde par le magazine de plongée Rodale’s dans son édition de janvier 2000 où il positionne les Galápagos comme la destination de plongée numéro 1 au monde. Ses eaux permettent d’admirer la flore et la faune, récifs de corail, baleines, requins à pointe blanche, requins marteaux, raies manta, tortues, iguanes, et des centaines d’espèces différentes de poissons. Une des expériences les plus fascinantes est de nager avec des otaries qui semblent s’amuser lorsque nous sommes dans l’eau. L'animal emblématique de ces îles est bien-sûr la tortue géante, qui se décline en 14 différentes espèces suivant l'évolution dans les différentes îles. Avant la venue de Darwin, l'archipel des Galápagos était peuplé de créatures uniques au monde. On suppose que les Galápagos ont été peuplées par de petits vertébrés qui auraient dérivé sur des radeaux de feuillages charriés au large par les fleuves d'Amérique du Sud. Les animaux à sang froid, plus endurants que les autres, ont été plus nombreux à atteindre les îles puis ont évolué en taille et en mœurs. Les animaux marins sont arrivés par leurs propres moyens. Les espèces se sont adaptées au milieu naturel ou ont disparu. Depuis Darwin, c'est un irremplaçable laboratoire de la nature, hélas menacé par les activités humaines.



Après un premier déjeuner pris à bord, nous effectuons notre première plongée (snorkelling) le long de l'Isla Lobos, et cela commence fort, nous nageons non seulement au milieu de poissons tropicaux, mais surtout avec des tortues marines et des otaries qui nous doublent sans prévenir. Mauricio, notre guide, nous emmène ensuite pour une randonnée sur l'Isla Lobos, où nous admirons nos premiers iguanes, et surtout des centaines d'otaries vautrées sur le sable, avec de nombreux bébés car nous sommes en pleine saison de reproduction. De retour sur notre catamaran, l'équipage au complet nous offre un apéritif de bienvenue avant notre dîner-buffet. C'est à minuit que le bateau effectue la traversée, de quatre heures, jusqu'à l'Isla Española. Dur, dur, çà bouge, Gwendolyn commence à défaillir, il faudra un cachet de Dramamine pour la faire tomber dans un sommeil profond.




Española est l'île la plus au sud et la plus vieille de l'archipel des Galápagos. En raison de sa position isolée, on y trouve la population la plus forte de faune et flore endémique. La Baie de Gardner se trouve à l’est de l’île et possède une magnifique plage. Celle-ci est fréquentée par des colonies de lions de mer et considérée comme le lieu le plus important de nidification des tortues marines. Nous découvrons ainsi cette superbe plage de sable blanc, sur laquelle sont affalés des dizaines d'otaries et d'iguanes, sur fond de mer bleue, un spectacle inhabituel. Nous enchaînons sur une heure de snorkelling, et là nous avons droit à un grand moment d'émotion lorsque trois otaries jouent avec nous, un véritable ballet aquatique, étonnant !


Après une sieste bien méritée dans notre cabine, nous faisons une longue marche sur la rive Est de l'Île, où des centaines d'otaries, d'iguanes et de Fous aux pieds bleus nous attendent, nous ne savons plus où donner de l'appareil photo. De plus, il nous faut être très vigilants afin de ne pas marcher sur la queue d'un iguane ou sur une jeune otarie installée sur le chemin. Divers types de reptiles, dont les colorés iguanes de mer et les grands lézards de lave, sont uniques sur cette île.


Nous savions que la faune était abondante aux Galápagos, mais à ce point-là, nous ne l'aurions jamais imaginé. Les Fous (les fous aux pattes bleues et les fous masqués) sont en pleine période de reproduction et de parade nuptiale, ce qui donne un superbe spectacle. L'Isla Española est également un lieu unique aux Galápagos où nichent les albatros, énormes oiseaux qui possèdent une amplitude d’ailes de 2,20 m. Ces gigantesques oiseaux nichent en ce lieu d’avril à décembre et représentent la majeure population de cette espèce dans le monde entier. Le pinson de Darwin est bien sûr omniprésent sur cette île.



Ce soir, la traversée vers l'île suivante, l'Isla Floreana, s'effectue tout de suite après dîner, notre nuit sera donc calme à partir de minuit. L’île Floreana est considérée comme l’une des îles les plus exotiques de tout l’archipel. Le matin, nous visiterons la Baie Post Office, qui possède un légendaire baril que les marins utilisaient pour envoyer leur courrier.
Aujourd'hui encore, cette "boîte aux lettres" est utilisée par les nombreux touristes visitant l'île ; il n'est pas besoin d'affranchir les cartes postales, ce seront d'autres touristes, habitant le même pays, voire la même ville, qui emporteront la ou les cartes postales afin de les remettre en main propres à leurs destinataires. On comprend alors qu'une carte puisse mettre d'une semaine à … plusieurs années pour arriver chez son destinataire ! Nous prenons ainsi une carte postale, déposée il y a quelques semaines, à destination de personnes au Mexique, où nous serons d'ici 5 ou 6 mois.

Tous les matins, nous partons à 8 h, sur les deux zodiacs, longer les îles et ainsi découvrir de nouveaux animaux. Ce matin, c'est un groupe de flamants roses qui nous attend sur une lagune, plus orangés et plus grands que ceux que nous avions vus en Bolivie le mois dernier. Comme chaque jour, nous avons droit à une heure de snorkelling, et nous nageons ainsi au milieu des poissons tropicaux, des otaries, des tortues de mer, mais aussi des requins à pointe blanche. L'après-midi, nous découvrons une lagune où s’attardent flamants roses, canards à long cou et autres oiseaux. Le sentier nous mènera vers une plage blanche de sable corail tel de la farine. Il s’agit du lieu où viennent nicher les tortues marines vertes.


Cette fois-ci, la traversée vers l'île suivante se fait de jour, et nous jetons l'ancre vers 20 h en rade de l'île Isabela, la plus grande des îles de l'archipel.

D'une surface de 4.588 km² elle représente la moitié de la surface émergée des Galápagos. Mais nous avons dîné avant notre arrivée, avec une mer forte, ce qui n'a pas été du goût de tout le monde !

Après une nuit réparatrice, nous visitons l'intéressant centre de reproduction des tortues géantes, dont certaines ont plus de 90 ans et pèsent jusqu'à 200kg.




A nouveau une heure de plongée, au milieu des tortues marines et des requins à pointe blanche, puis nous avons droit à 5 heures de navigation sur notre catamaran afin de rejoindre l'île Santa Cruz. Comme à chaque navigation diurne, Gwendolyn et une passagère allemande feront la traversée en position horizontale ! Fort heureusement, nous jetons l'ancre quelques minutes avant l'heure du dîner. Le matin, nous parcourons la région montagneuse de Santa Cruz. Le paysage luxuriant est un contraste bienvenu en comparaison avec les paysages arides des îles plus petites. Sur le trajet nous traversons différentes zones de végétation, de la région inférieure sèche avec des cactus en abondance jusqu'aux bois de scalesia dans la région montagneuse. L'une des particularités de l'île concerne ses tunnels de lave, une intéressante visite géologique. Ces immenses galeries souterraines longues de plus d'un kilomètre sont nées de la solidification de la couche externe, plus froide, d'une coulée de lave en fusion. Quand l'épanchement prit fin, la lave de l'intérieur de la coulée, plus chaude, continua à s'écouler, vidant la paroi solidifiée et formant ainsi les tunnels.





Puis, durant la visite d'une hacienda dans la région montagneuse, nous pouvons observer les tortues géantes Galápagos dans leur habitat naturel, presque toutes âgées de plus de 100 ans, et pesant près de 250 kg, c'est vraiment impressionnant.

A la Station Charles Darwin, nous découvrons des tortues d'espèces différentes, préparées pour la réintroduction dans leurs habitats naturels. L'habitant le plus populaire de cet élevage de tortues géantes est George le solitaire. Âgé de plus de 90 ans, il est le seul survivant de son espèce. "Lonesome George" est en effet le dernier survivant de la sous-espèce de l'Ile Pinta.

Depuis 1972, année où il a été rapatrié au centre Darwin, toutes les tentatives pour lui assurer une descendance ont échoué. George vit avec deux femelles provenant de Wolf Volcano, sur l'Ile Isabela, qui sont considérées comme génétiquement les plus proches de lui. En juillet et en septembre derniers, deux nichées ont été repérées dans son enclos, mais les œufs écloreront-ils ? Le suspense prendra fin en octobre et en décembre. Mais déjà en 2008 cela avait été un échec, les œufs étaient stériles. L'ultime solution serait un clonage de George, les responsables du Parc commencent à y songer.


Après une rapide visite de Punta Ayora, la ville la plus peuplée de l'archipel (12.000 habitants), nous rejoignons notre catamaran, où nous présenterons après dîner notre diaporama aux passagers du bateau. Pour atteindre Dragon Hill, au nord de l'Ile Santa-Cruz, nous avons encore droit à une navigation de nuit, mais cette fois dans une mer calme, car nous longeons les côtes. Un sentier de près de deux kilomètres traverse une forêt de palo santo et de cactus géants opuntia. C'est le territoire des iguanes terrestres "colorés" d'un jaune-orange superbe. Quelques spécimens se dorent au soleil sur le sentier et se laissent volontiers photographier, pour notre plus grand plaisir.


De retour à bord, deux heures de navigation, sur une mer calme, nous emmènent à l'île North Seymour. Ce site est connu pour sa colonie de fous à pattes bleues et surtout la plus grande colonie de frégates superbes ("magnificient"). Un long sentier rocailleux nous fait traverser l'île au milieu de centaines de frégates nichées, avec leurs oisillons. C'est aussi l'occasion d'assister à la parade nuptiale de ces frégates "superbes", le mâle gonflant alors un repli de peau écarlate situé sous son bec et dressant ses ailes pour attirer les femelles.


Dimanche matin, deux heures de mer nous emmènent à l'île Bartolomé.

En débarquant sur l'île, nous grimpons sur un mirador d'où nous pouvons admirer le panorama spectaculaire sur la Baie de Sullivan et la célèbre Roca Pináculo.

Les côtes au pied de la Roca Pináculo sont d'excellentes zones où nous découvrons à nouveau l'extraordinaire monde sous-marin, et nous avons la chance (!) de nager avec un requin à pointe blanche qui passe tranquillement à quelques centimètres de nous.


Dans l'après midi, après une heure de navigation, nous rejoignons le petit volcan de l'île Rábida avec ses plages de sable rouge. Le contraste du sable rouge ocre, de la végétation verte, et du ciel bleu est de toute beauté. Les otaries vautrées sur la plage donnent encore un peu plus de charme à cette île. Comme c'est le cas depuis bientôt une semaine, à chaque fois que nous allons nous baigner, ou plonger à partir de la plage et non du zodiac, nous devons faire très attention au "beach master", le mâle dominant des lions de mer (otaries), qui "surveille" sa plage et n'aime pas trop nous voir empiéter sur son territoire. Il est vrai que nous ne faisons pas le poids à côté d'un lion de mer de 250 kg.
En fin d'après-midi commence la plus longue traversée en mer, avec huit heures de navigation pour rejoindre l'île San Cristobal, d'où nous allons prendre l'avion pour Quito.


Notre guide naturaliste, Mauricio, qui travaille en free lance pour de nombreux bateaux, nous a félicité pour le choix du bateau car, à son avis (et il est guide depuis 17 ans), c'est le tour le plus intéressant et le plus diversifié. Cela nous a permis d'avoir la chance d'observer pratiquement toute la faune des Galápagos, dans d'excellentes conditions. De plus, l'Archipell II ne prend que 16 passagers à bord, ce qui est tout à fait acceptable, à côté des gros bateaux que nous avons pu croiser. L'équipage est aux petits soins avec les passagers (un rafraichissement et des snacks nous attendent à chaque fois que nous revenons à bord après nos excursions), les cabines sont très confortables, avec douche privative et eau chaude à volonté, ce qui est fort appréciable après une heure de snorkelling. Les repas, en buffet, sont copieux, même s'ils sont d'une qualité très irrégulière, … mais il est vrai que nous sommes français !
Pour ceux que cela intéresse, voilà les coordonnées d'Archipell Galápagos Cruises - lcarbo@galapagosarchipell.com - Pour info, si vous pouvez vous décider au dernier moment (15 jours avant le départ), les prix "last minute" sont vraiment très intéressants.

Lundi 19 octobre 2009 : après une dernière nuit à bord de notre catamaran, nous rejoignons l'aéroport et arrivons en fin d'après-midi à Quito.

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